
Ce bel ouvrage tente de répertorier la " géographie " de la mémoire
russe : d'abord le paysage, mémorisé par tout Russe, canonisé par la peinture
de la seconde moitié du XIXe siècle, les différents types de villes, bourgs,
villages et hameaux qui hiérarchisent l'espace russe d'une façon beaucoup plus
différenciée qu'en Occident, les musées et grands monastères, les jardins, les
nécropoles, et leur rôle social encore bien vivant, les lieux d'enseignement
séculier et religieux, le théâtre également, qui fut aux XIXe et XXe siècles
une institution presque égale à la religion, et enfin les lieux " emportés
" avec soi par l'émigration, en elle-même lieu de mémoire et moteur actuel
du renouvellement de la mémoire russe depuis son " rapatriement
".
Sans équivalent à ce jour, cet ouvrage devrait enrichir considérablement l'appréhension d'une grande civilisation qui n'en finit pas d'intriguer ses voisins immédiats ou lointains, ses amis comme ses ennemis, faute d'une connaissance approchée.
Georges Nivat (sous la direction de) Les Sites de
la mémoire russe Tome I. Géographie de la mémoire russe, Editions Fayard, 849
pages, 45 euros.
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